Enfreignant toutes les règles de sécurité, monsieur Palace se laissa convaincre.
- Attendez que je descende.
Doublant sa cupidité, il fit ouvrir le portelone de côté, exposant les flancs du yacht. La belle mulâtre aurait volontiers retiré tous ses vêtements pour s’assurer de ne pas déplaire à son tortionnaire, Jadmir Burco. Dès qu'elle accéda à l’écoutille lui permettant d’entrer, elle se jeta dans les bras de monsieur Palace déconcerté. Voilà qui donna la chance aux mercenaires de faire feu et d’envahir la zone réservée aux débarcadères. Une salve de mitraillettes faucha Jack et la jeune femme, les tuant tous les deux. Par la suite, ce fut un jeu d’enfant pour l’équipe du Somalien de prendre possession des lieux. Toutes personnes offrant une quelconque résistance recevaient une balle entre les deux yeux. Pour s’assurer le plein contrôle, on n’hésita pas une seconde à massacrer à coup d’AK-47 le mobilier, les murs et objets d’art garnissant le yacht. C’est ainsi que l’escalier de verre conduisant de l’entrée principale au grand salon se retrouva perforé sur presque toute sa longueur.
Anthony Locas arriva enfin, survolant la mer avec son hélicoptère en location. L’appareil se posa sur le pont avant, espace réservé aux invités. Il remit de l’ordre dans la maison, car les hommes de Jadmir, de véritables barbares, s'empiffraient aux cuisines, s’amusaient avec les domestiques, torturaient les membres du groupe de navigation et tentaient d’intimider l’équipe d’Éric Bachelar. D'autres s’en donnaient à cœur joie dans la suite princière d’Ari. La cache dissimulée derrière la tête du grand lit fut éventrée à coup de machette. Plusieurs milliers de dollars se trouvaient enfouis là, occasionnant de hauts cris de joie de la part des voleurs. Personne parmi ce groupe d’incultes ne considérait un ordinateur comme un élément monnayable : cela n'avait aucun intérêt pour eux.