Lorsque vous lirez ce billet, je serai probablement à survoler l'Atlantique en direction de l'Europe ou alors je serai déjà arrivé au Royaume-Uni, première escale d'un long périple européen, avec sept heures de décalage et une mine de vagabond errant.
- AH ! Que la vie est dure, chers amis. Pensez seulement à ce sommeil raté à bord de cet avion de malheur dont les sièges sont si rapprochés qu'on prendrait facilement les passagers pour du bétail à conduire à l'abattoir. Je poserai un pied lourd et hésitant sur le Trafalgar Square suite à ma balade en taxi depuis l'aéroport en me demandant qui pourrait prendre ma place. À cette heure précisément, je vous la céderais avec plaisir, tant mes courbatures, mon manque de sommeil et le décalage horaire sont astreignants. Oui ! La vie est dure !
Pensons simplement qu'il va me falloir marcher et marcher encore, tout cela pour visiter le vieux continent. C'est quand même incroyable se taper tous ces kilomètres pour si peu ! Pire ! Quand enfin, je pourrai poser mon derrière sur une chaise pour prendre du repos et me sustenter, je me ferai engueuler par les serveurs habilités à reconnaître les idiots de touristes. Ils se feront un plaisir de me rendre si ridicule qu'un départ précipité risque de subvenir. Enfin !
Disons-le : je viens pour la culture. Eh oui ! Celle que vous galvaudez à longueur d'année, celle que vous châtiez avec vos mots déformés et vos anglicismes aberrants, sans parler de vos accents particuliers. Je sais ! Vous avez raison : une langue doit demeurer vivante, faute de...
Je viens pour la culture (je sais, je me répète). Cette grande culture, celle que 50% des Français veulent voir grandiloquente alors que l'autre moitié s'en fout comme l'an quarante (merci d'avoir apprécié la rime).
- Ha ! Vous ne l'aviez pas vu (ma rime). Tant pis.
Donc ! Je viens me cultiver si j'ose dire. Je vais enfin savoir ce que ça veut dire : avoir de la classe. Remarquez que jusque-là, je pensais que cela voulait dire détenir un diplôme. Que nenni ! La classe c'est autre chose. Il est juste malheureux que je commence mon périple et qu'ainsi je n'en aie aucune idée... BAH ! Je blague bien sûr.
Chers amis, je suis convaincu qu'à la suite des 29 jours à fouler le sol européen, je repartirai complètement transformé. Je vous invite donc à ne pas m'oublier complètement, car à mon retour j'aurai certainement un compte rendu à vous faire sur l'état renouvelé de ma conscience. Remarquez qu'à ce stade, ma conscience est un grand mot. Ai-je une conscience ! Suis-je conscient ? Voilà la question. To Be or not to Be. Faudra m'expliquer cette aberration un jour. Suis-je ou ne suis-je pas ? Bon ! je vais reporter cette intéressante interrogation à plus tard ; je vois que vous en avez assez lu comme ça.
Ari Amy