De retour de Dubaï, Claudi rayonnait. Elle revenait avec une montagne d’images, de vidéos, d’interviews et de reportages incroyables. Le montage déjà amorcé par Éric pour la toute première émission du Jeu Mondial de la Toile progressait à grands pas. Grâce aux nombreuses possibilités offertes par le web, les techniciens étaient en mesure de transférer au fur et à mesure les données numériques composant leur travail. Le problème le plus criant demeurait le choix à faire parmi les centaines d’options qui se présentaient et l’inévitable tâche de rejeter du matériel de qualité. Le Jeu s’échelonnait sur une heure, soit 24 minutes de matière et le reste en publicité. Claudi avait accumulé des trésors, incluant quelques bourdes de son cru et qui apportaient toujours une note de fraicheur dans ses reportages.
Ainsi, cette scène où Sir Alex Freego est interviewé par Claudi dans le grand hall d’entrée de son Palazzo. Montée sur une modeste estrade devant des invités d’honneur et quelques vacanciers, Claudi, la coupe de champagne à la main se retourna brusquement et accrocha le bras de celui-ci, aspergeant le contenu de sa flute sur monsieur Freego pétrifié. Nullement embarrassée, la vedette eut la réplique suivante :
- Voilà ce que j’appelle un baptême !
Un éclat de rire général gagna les personnes conviées alors que des domestiques accouraient éponger le costume de leur patron.
Normalement, Éric aurait éliminé ce type de gaffe au montage, mais Claudi insistait toujours pour que l’on conserve ces évènements inusités ; le côté humain primait selon elle. Elle devait justement son succès à cette formule qui la rapprochait des gens et si on l’aimait pour une seule raison, c’est bien celle-là.