Le médecin légiste était formel ; un projectile a traversé le crâne de Benito d’une oreille à l’autre. Selon ce dernier, le tireur devait se trouver qu’à quelques dizaines de mètres de sa victime. Bien malin, celui qui aurait pu dire s’il avait effectivement visé le pavillon cartilagineux. De toute manière, une balle à la tête ne pardonne pas.
- Nous voilà bien avancés, lança John.
- Le tueur, trancha Stewart, a tout vu. Je me demande pourquoi il l’a tué ? Il aurait pu l’atteindre à une jambe ; cela aurait suffi à me sauver.
- Ouais ! Il aurait pu te descendre aussi !
- En effet !
- Bref ! Conclut John. On va fouiller les alentours. Benito faisait ses emplettes à pied.
- Donc ! Ils ont un repaire tout près.
- Tu apprends vite mon neveu.
- J’ai un bon professeur.
Une heure plus tard, ils garaient leur voiture devant la maison abandonnée par Anthony et Carlos. C’est sans peine qu’ils pénétrèrent à l’intérieur puisque la porte entrouverte leur cédait le passage. Un joyeux désordre régnait sur les lieux et des traces fraîches de la présence d’occupants étaient visibles.
Le rapport commandé concernant le propriétaire attitré du chalet arriva sur le BlackBerry de l’oncle John. Un certain Guiseppe d’Agostino avait rétrocédé ses titres de propriété, au nom d’un nouvel acquéreur : une compagnie à numéro.
- Quelle rigolade ! Taquina John en direction de Stewart.
- Vous croyez ?
- Ces mafieux font toujours dans la combine, continua John.
- Et pour identifier le titulaire de la compagnie, il faudra faire des mains et des pieds.
- Pour le trouver, on va y arriver, mais je te parie que ce sera au nom d’un tiers.
- Ce qui nous mènera nulle part.
- Tu as tout compris.