Au volant de la luxueuse décapotable, les deux lascars espéraient cette fois échapper à la surveillance de la gendarmerie, inconscients de la poursuite de Jack et Timy. Carlos fouilla la boîte à gant pour y trouver le certificat d’immatriculation. C’est une dame qui possédait la voiture. L’adresse de la propriétaire s’affichait sur le papier.
- Et si l'on rendait une petite visite de courtoisie à la demeure de madame ! Proposa Anthony.
- Muy buen, amigo, seconda immédiatement Carlos.
Sillonnant les avenues de Monte-Carlo, ils repérèrent rapidement la résidence de la rentière dont les portes en fer forgé protégeaient l’entrée. Anthony découvrit le contrôle à distance, juste là, agrafé au pare-soleil. Il actionna la manette et le portail céda le passage. Ils empruntèrent la majestueuse allée qui dessinait une longue courbe, bordée d’arbres spectaculaires, d’arbustes et de vivaces. L’aménagement paysager accompagnait à merveille le manoir.
- Quel réjouissant spectacle que celui de la réussite ! Blagua Anthony.
Ils stationnèrent la Rolls devant les larges portes de l’entrée principale. Une servante accourue immédiatement pensant accueillir sa patronne.
- Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, s’empressa d’expliquer Anthony. Nous rapportons la décapotable de madame Williams.
- Mais !... S’étonna la bonne. Comment est-ce possible ?
- Votre maîtresse a oublié les clés dans sa limousine, sans doute. Nous l’avons retrouvé abandonné tout près du Palais des Sports, continua monsieur Locas, tout sourire. Probablement des jeunes qui voulaient s’amuser…
- Mon Dieu ! Fit la demoiselle. La voiture de madame…
- C’é por qué, poursuivit Carlos, nous vous lé rapportons.
- Comme c’est gentil ! Remercia l’employée.
- Vous devriez, peut-être, appeler votre patronne pour l’en avertir, glissa Anthony.
- Oui, bonne idée, fit-elle en les invitant à la suivre à l’intérieur.
Madame Angela Williams répondit depuis le Palais grâce à son cellulaire et apprenait la nouvelle de la bouche de sa servante. Nullement embarrassée, elle insista pour qu’on retienne les deux bons samaritains à la maison le temps qu’elle saute dans un taxi pour venir exprimer sa gratitude en personne. Voilà qui réjouissaient les deux fuyards en quête d’un refuge. Ils escomptaient bien profiter de la situation, attendu qu’à part la propriétaire, deux employés seulement composaient le personnel.