Un moment d’hésitation m’accabla ; mon ordinateur me vint alors à l’esprit.
- Dieu ! Geignais-je. Mon portable.
Je m’élançai pour courir vers ma suite, mais m’arrêtai net après quelques pas.
Il me fallait déguerpir et disparaître avant que la police s’amène. L’arrestation de Claudi signifiait mon arrêt à très court terme, je le savais. J'actionnai la poignée servant à ouvrir le grand portail arrière avec l’idée d’enclencher la sortie du sous-marin vers l’extérieur, grâce à son bras articulé, mais rien ne bougeait.
- Les machines ! Lançai-je pour moi-même.
Cette fois, je me rendis à la salle des moteurs. Nullement désorienté par la complexité de l’appareillage devant moi, je repérai la section des commandes et constata qu’on avait volontairement fermé les contacts de la pompe à incendie, du portelone, du poste de pilotage et du mécanisme éjectant le submersible. Je basculai les contrôles pour enclencher le courant. Rien ne se produisit. Je soupçonnai que les renégats s’étaient amusés de manières aléatoires à mettre, hors service, la mécanique. Le moteur principal fonctionnait de toute évidence. Je remarquai que les manomètres de l’un des deux diesels secondaires chargés notamment des systèmes hydrauliques n’indiquaient aucune pression. Je remis l’interrupteur en position et celui-ci reprit immédiatement du service. Je sortis de la pièce pour constater que le portelone arrière s’ouvrait. La voie était libre et le véhicule de plongée démarrait ses manœuvres de sortie du bateau. Je supposai que les gicleurs, branchés sur le même moteur, lanceraient ses jets, là où la commande le justifiait, surtout au garage où le feu faisait toujours rage. Cette fois, je couru vers mon ordinateur. Une grimace articula mon visage en entrant dans la pièce. Un véritable carnage dépouillait de son caractère particulier ma suite princière. Tout était saccagé y compris le mur en double fond où je dissimulais quelques milliers de dollars en billet. Le Mac brillait par son absence.