- Madame Claudi, poursuivit maître Delongprés, ne craignez rien, je suis ici pour vous aider et je puis vous assurer que vous allez retrouver votre liberté dès aujourd’hui.
La directrice du Paris Monaco International bondit de son siège, les yeux dans l’eau.
- Ils ne peuvent rien contre vous. Cet enregistrement ne prouve pas que vous soyez relié à ce prétendu groupe financier qui veut votre bien.
- Non ! Fit-elle, surprise.
- Bien sûr que non !
- Ah ! Soupira la jeune femme qui n’avait pour ainsi dire pas fermé l’œil de la nuit.
- La gendarmerie vous a gardé ici pour vous protéger. Ils ne peuvent vous retenir.
- Ahhh !... Vous me soulagez.
- Il nous reste quelques formalités et je vous emmène en lieu sûr.
- C’est Ari qui vous envoie, n’est-ce pas ?
- Oui ! Dit-il, à voix basse. Mais n'en parlez à personne.
Il porta son doigt à ses lèvres pour lui indiquer le silence à respecter. Elle esquissa un sourire ; le premier depuis la veille.
Moins d’une heure plus tard, elle quitta la gendarmerie et monta dans la voiture de son hôte. Le chauffeur croisa le regard de son patron dans le rétroviseur et s’informa :
- On s’en va à la maison.
- Oui.
La vénérable résidence en banlieue parisienne qu’habitait monsieur Delongprés convenait parfaitement à une âme secouée comme celle de Claudi. Dès l’arrivée, elle emprunta la salle de bains pour se jeter sous la douche, tentant d’effacer avec l’eau qui coulait sur son corps les traces douloureuses imprimées dans sa tête. Une demi-heure plus tard, enveloppée dans une épaisse robe de chambre, apportée par une employée de la maison, elle retrouva maître Delongprés qui l’attendait confortablement assis au salon.
- Essayez-vous, mademoiselle. Nous avons besoin de causer.