- Vous êtes magnifique, mais le temps nous presse. Il nous faut partir.
C’est bras dessus, bras dessous que j'entrainai ma muse vers l’hélicoptère où Benny et Timy nous attendaient sagement pour nous accompagner vers le studio A de TFr7. La machine volante démarra son envolée et Michael, toujours aussi intrépide, fit un 360 sur lui-même avant de prendre la direction de Paris. Voilà qui donna l’occasion à Claudi de revoir le yacht dans toute sa splendeur. On avait allumé tout le navire, même si la soirée commençait tout juste à se pointer. Cet éclairage découpait chacun des sept étages du bâtiment, créant de fausses silhouettes sur les ponts et escaliers, conférant au bateau une allure digne d’une cathédrale. On avait ouvert le portelone du côté pour qu’une partie des gens œuvrant à bord viennent saluer le départ de leur vedette chérie.
Je triomphais. Je ne remarquai même pas que le voilier entraperçu plus tôt, s’était insensiblement rapproché de mon yacht. J'avais l’esprit à la fête pour une fois et je ne songeais plus qu’à profiter de l’exaltation qui s’emparait de moi.
Tandis que nous survolions les Alpes en direction de Paris, je songeai à cette marque d’affection portée aux lèvres de Claudi. Ce baiser sur sa bouche m'avait-il échappé ou l'avais-je bien commis ? C’était la première fois que j'osais manifester franchement mon attachement pour elle. Cette déclaration quasi amoureuse me surprenait. Depuis quand le grand Ari se laissait aller au romantisme ? Il m'arrivait même maintenant de penser comme si j'étais avec elle, comme si elle faisait corps avec moi et que les décisions que je devais prendre, je les prenais pour nous deux. Ne m’étais-je pas promis de ne plus jamais retomber dans le plus vieux piège qui soit, moi l’éternel célibataire ? Que m'arrivait-il ? Ma volonté s'est-elle effritée ? Devenais-je dépendant ?
- NON ! Me dis-je. C'était un moment d'égarement. Et pourtant sa peau si douce, son visage d'ange et ces lèvres, là... N'importe qui aurait flanché, mais cela ne m'arrivera plus. Bah ! Rajoutai-je pour moi-même : je pourrais peut-être considérer la chose après tout. Je ne suis pas qu’Ari Amy, je suis un homme aussi et la petite me regarde souvent avec des yeux amoureux. C’est sûr qu’elle me plait. À qui vais-je mentir ?