Cloué sur mon siège, je n’arrivais plus à respirer, mon visage se décomposa devant ce déchirant spectacle. C’était comme si mon corps tombait dans le vide. Heureusement que mes deux sbires, Benny et Timy, eurent le réflexe de déguerpir en m'entrainant avec eux. Nous nous glissâmes, in extremis, en arrière-scène, derrière les rideaux opaques qui servaient de paravent à la scène.
Il se produisit alors l’impensable sur le plateau. Un troisième spot s’alluma, éclairant un jeune homme portant un badge facilement identifiable. C’était un policier. Il s’avança en direction de la vedette déchue avec une paire de menottes qu’il balançait au bout de ses bras. La foule hurla :
- LES MENOTTES, LES MENOTTES.
C’est la mort dans l’âme que l’inspecteur Stewart Brown procéda à l’arrestation de madame Claudi Robert, nouant ses mains dans son dos. De longues larmes coulaient des joues de l’interpellée, incapable de se défendre, tandis que l’envoyé de la CIA l’invita à le suivre vers le fourgon qui l’attendait à l’extérieur. L’oncle John n’avait pas donné le choix à son neveu.
- Si tu ne l'arrêtes pas toi-même, on t’accusera d’être de connivence avec elle. Il faut absolument que tu prennes tes distances. Elle est dangereuse.
Condamnée, sans autre avis, les gens applaudirent cette mesure en invectivant copieusement l’intervieweuse.
- Quelle honte ! Disaient certains
- C’est dégueulasse ! S’écrièrent d’autres.
- Vous n’êtes qu’une pétasse ! Invectivèrent des gens indignés.
On entendit même quelqu’un lancer :
- La beauté ne vous a pas donné l’intelligence.