Épilogue
L'air vivifiant de La Belle Province fouetta le visage délicat de Claudi. Elle s’engouffra dans le premier taxi qui se pointa aux quais de débarquement des voyageurs de l’aéroport. Le jeune Haïtien au volant lui souhaita la bienvenue au Québec.
- Vous verrez, dit-il. Vous serez tlès heureuse ici. C’est un peu foid, mais on est tlès bien.
Claudi lui sourit gracieusement. Elle avait séché ses larmes et enfoui sa peine momentanément.
- Vous connaissez Monrial ? Poursuivit le chauffeur avec son accent caractéristique.
- Oui. Répondit-elle. J’y suis née.
Le taxi emprunta le Chemin de la Cote de Liesse puis la 15 en direction du centre-ville de Montréal.
Claudi respira à fond. Elle eut soudainement l’impression d’émerger d’un rêve troublant. Le sentiment que sa jeunesse tournait une page définitive pour la propulser maintenant vers l’âge adulte l’habitait. Elle ne serait plus jamais la même dorénavant.
Elle réalisait qu’elle ne reverrait peut-être plus jamais cet homme incroyable et ne voulait pas l’admettre, mais elle était tombée amoureuse folle d’Ari.
Elle songea que ces derniers mois relevaient de la pure magie et que la fin de ce rêve, digne d’une princesse, sombrait à la dérive de courants plus forts qu’elle. Les larmes revinrent brouiller son regard en pensant que le Princess Dream n’avait jamais mieux porté son nom.
FIN