Une Land Rover toujours stationnée au sous-sol de la demeure s’avéra le véhicule idéal pour se rendre à Antibes. Angela conduisit le 4x4 alors qu’Anthony et Carlos, terrés à l’arrière, se camouflaient pendant le trajet. Empoignant son cellulaire, la décoratrice téléphona à une de ses connaissances pour prendre rendez-vous pour un dîner en tête à tête dans la zone piétonne de la ville d’Antibes. Madame Grimaldi, une retraitée, demeurait dans le quartier du centre-ville. Elle serait très certainement enchantée d’accepter une invitation à sortir.
- Si jamais on me demande des explications, dit Angela à ses deux complices, j’aurai là une bonne raison à mentionner. Tâchez de ne pas vous faire prendre.
Anthony songea que la dame pensait vraiment à tout. Elle gara son véhicule le long des cônes en béton balisant les rues d’Antibes et espéra que Carlos et Anthony gagnent son voilier, sans que personne les voie. Les deux desperados repérèrent sans difficulté une Opel grise qui les suivait et qui vint s’immobiliser de l’autre côté de la chaussée à trois voitures d’eux. Les deux individus assis à l’avant surveillaient de toute évidence les allées et venues de la veuve. Voilà qui s’annonçait problématique pour permettre à Anthony et Carlos de s’enfuir. La chance leur souriait, car tranquillement le soleil bascula à l’horizon jetant un masque d’ombre sur les rues paisibles du centre-ville. C’est à ce moment que se faufilant tour à tour par la portière arrière, du côté opposé de l’avenue, ils disparurent parmi les passants sans que les policiers les aperçoivent. D’un pas alerte, ils marchèrent jusqu’à la marina où le voilier les attendait.