Le soleil dardait des rayons de plomb sur Monte-Carlo à cette heure tardive de l’après-midi et John fit jouer les contrôles de l’air conditionné à bord de son véhicule. Il jongla avec l’idée que Carlos et Anthony se soient rendus chez la propriétaire pour lui restituer sa voiture et en profiter pour s’inviter. Ils avaient grand besoin de se dénicher une cachette et au plus vite.
Dire qu’il fut surpris de voir ces larges portes en fer forgé encadrer l’entrée de la résidence de la veuve fut présumé du manque de flair du directeur de la CIA. Il s’étonna tout de même de trouver le portail verrouillant l’ouverture de la propriété. Il actionna à deux reprises le klaxon de sa voiture, sans résultat. Il descendit du véhicule pour se rendre au petit poste téléphonique surmonté d’une caméra miniature. Il s’attarda à regarder autour de lui avant de presser la seule touche présente dans l’enceinte pratiquée à même le mur en pierre.
Averti par une des employées qu’un curieux fouinait à la porte principale, le trio s’amena voir sur l'écran qui osait les déranger. Madame Williams répondit d’une voix assurée :
- Oui.
- Je suis l’inspecteur John Brown.
Une longue hésitation suivit cette courte présentation.
- Et que voulez-vous ?
- Je désire m'entretenir avec madame Angela Williams.
- Madame Williams ! Répéta Angela, après un nouveau silence. Elle n’est pas ici.
- Ah ! Fit John hésitant.
- Que lui voulez-vous ?
- Je crois savoir qu'elle s’est fait voler sa Rolls.
- Non ! Personne n’a volé sa voiture. Vous vous trompez.
- Attendez !
- Que voulez-vous ?
- C’est une Rolls-Royce.
- La voiture de madame est juste là devant la porte. Au revoir.
- Mais !
- Avez-vous un mandat ?
- C’est-à-dire que…
- Laissez-nous vos coordonnées, elle vous rappellera dès son retour.