- Laissez-nous vos coordonnées, elle vous rappellera dès son retour.
John pensait véritablement avoir affaire à une des employées et ne voyait pas l’intérêt de laisser son propre téléphone.
- Vous l’attendez sous peu ?
- Non.
- Non ?...
- Non ! Nous ne le savons pas.
- Ah ! Fit l’inspecteur, pas surpris de cette réponse. Dans ce cas, je reviendrai. Puis-je avoir son numéro de téléphone cellulaire ?
- Non !
- Ah ! Non, vous ne voulez pas me le donner ou non tout simplement ?
- C’est ça !
Un léger déclic mit fin à la conversation. John regarda la caméra, puis les portes immobiles et de nouveau la caméra. Finalement, il s’approcha des grilles pour jeter un coup d’œil sur cette propriété privée. Au loin, il distinguait la carrosserie d’une automobile blanche, une Rolls-Royce.
- Ouais !... Fit-il en rembarquant dans sa voiture.
Il reprit la route, convaincu qu’Anthony et Carlos séjournaient chez madame Williams. Les mandats d’amener sur la tête de Carlos et Anthony lui accordaient le droit de fouiller séance tenante cette maison, mais il pouvait user de son pouvoir discrétionnaire. Les loups finiraient bien par sortir de leur tanière et il serait aisé de se saisir d’eux à ce moment. Une surveillance étroite du domicile donnerait probablement de meilleurs résultats.
Dans cette ville, la prudence est de rigueur. S’il fallait que la police effectue une descente sur la demeure de madame Williams et que Carlos et Anthony n’y soient pas, la gendarmerie risquait des poursuites. En général, les multimillionnaires, bardés de leurs avocats, ont la dent longue et la facture salée.