Claudi pensa aller demander à la réception de l'aéroport qu’on m’interpelle aux haut-parleurs, mais révisa sa décision. La discrétion s’imposait.
Elle parcourut une dernière fois les longs corridors, jeta d’interminables regards à l’extérieur, s’aventura vers les stationnements : toujours pas d’Ari.
Elle résolut de revenir m’attendre. J'accusais sans doute un retard involontaire. Elle se sentait véritablement démunie et fragile. Son estomac gargouilla, lui rappelant qu’elle n’avait rien mangé depuis le matin, refusant même le repas servi dans l’avion. Elle fouilla les poches de son pantalon en vain. Elle réalisa qu’elle était partie sans un seul sou. C’est alors que la carte de débit lui revint en mémoire. Elle tenait toujours entre les mains cette enveloppe avec son passeport. La carte s’y trouvait. Elle se rendit vers un guichet automatique et inséra l’objet en plastique dans la fente prévue à cet effet. Apparut sur le petit écran un espace vide sous lequel, Claudi lue : inscrivez votre mot de passe.
- Chocolat ! S’exclama la jeune femme. Monsieur Delongprés ne m’a rien dit à ce sujet.
Découragée, elle fixait l’encart scintillant qui réclamait l’exécution de la bonne commande. Elle maudit ce vieux notaire qui l’envoyait en pleine nuit, les mains vides, errée sur un continent qu’elle avait oublié. La carte resurgit de la machine, annulant l’opération en cours. Elle ne comprenait plus. Comment Ari pouvait-il être aussi maladroit ? Finalement, pensa-t-elle, il se débarrasse de moi en me retournant à mon lieu d’origine. Quel goujat !