Émue, Claudi esquissa un sourire de satisfaction.
- Décidément, cet homme sait lire dans le cœur des femmes, pensa-t-elle. Il a non seulement la délicatesse de disconvenir de son manque de tact, mais il est également capable de me toucher par un petit mot.
Le courage de déboucher la bouteille de champagne lui manquait ; elle résolut de se précipiter sous la douche pour profiter, durant de très longues minutes, des jets parallèles. Tandis que l’eau chaude coulait à flots, elle se demanda si elle ne devait pas appeler son bienfaiteur pour le remercier, puis elle se ravisa, en songeant qu’il s’inviterait peut-être à la rejoindre. Elle ne se sentait pas prête à lui ouvrir sa porte. Elle pensa à Stewart, qui ne devait rien comprendre de cette désolante invitation à dîner. Finalement, une fois sa douche complétée, elle se consola en s’enfilant sous les couvertures du grand lit où elle s’endormit telle une princesse voilée, couchée sous la tente d’un scheik protecteur. Elle s’envola sur les ailes d’un planeur géant, détachée des occurrences régissant les évènements de ce monde, survolant les terres de nos continents comme un ange diaphane. Elle se perdit parmi les nuages translucides comme happés par le firmament. Bientôt, le sommeil paradoxal s’empara d’elle pour la plonger dans un nirvana bienfaisant.
Tôt le lendemain matin, elle se leva les idées parfaitement claires, convaincue que toutes les objections soulevées à l’encontre de ses projets déboucheraient sur des solutions pertinentes.
Plusieurs membres de la nouvelle équipe du Paris Monaco International s’empiffraient déjà des bouchées préparées pour eux sur le pont du 2e où on avait mitonné un brunch, tandis que d’autres invités grignotaient à l’étage au-dessus ; ce qui leur permettait de mieux voir les curieux se regroupant le long des quais pour photographier le Princess Dream. Claudi ramassa un croissant et un café et se rendit à la grande salle de conférence, lieu de la deuxième rencontre officielle.