Claudi souleva délicatement la composition florale pour découvrir un petit boitier rectangulaire traversé longitudinalement d’un ruban du même rouge que la carte qu’elle tenait encore à la main. Elle défie la boucle décorative et ouvrit l’écrin pour dévoiler un bijou d’une extrême finesse. Il s’agissait d’un scintillant collier de diamants ciselés à l’effigie du Palm Jumeirah, l’un des trois regroupements d’îles artificielles en voie de parachèvement à Dubaï et qu’elle pouvait très facilement admirer des fenêtres panoramiques de sa suite. Le joyau cumulait une cascade de 214 diamants finement taillés en pointe d’axe à 27 % précisément et reproduisait ce palmier gigantesque, sur lequel on trouve une série de luxueuses demeures construites pour les personnes vraiment fortunées. Cette parure à elle seule équivalait à l’achat d’une de ces résidences.
Des larmes perlèrent des yeux de Claudi. Jamais de toute sa vie n’avait-elle vu une telle œuvre d’art. La nitescence surgissait en halos répétitifs de ces pierres précieuses comme autant de clairs-obscurs éclatants de l’intérieur. Ce bijou dansait devant son regard ébahi dont l’éclat s’amplifiait sous ses pleurs. Puis, un indéfinissable sourire dessina les lèvres de la beauté confondue. Son cœur battait la chamade et un bref instant, elle chercha quelque chose à attraper avant de choir au sol. Elle s’accrocha à l’un des quatre pieds du majestueux lit à baldaquin, ce qui en actionna le mécanisme de rotation. La voilà maintenant pivotante sur place dans cette pièce aux planchers de marbre de Carrare, recouvert de tapis somptueux. Elle s’allongea pour se voir dans les glaces suspendues aux plafonds surélevés. D’opulents rideaux imprimés de couleur vive accompagnaient des moulures aux dorures ciselées, créant un décor digne des contes des Mille et Une Nuits. Le mouvement du lit s’arrêta et elle se précipita sur le téléphone pour composer le cellulaire de son bienfaiteur. Comme il ne répondait pas, elle résolut de lui laisser un message.