Le cellulaire d'Anthony résonna enfin. Il décrocha.
- Amigo ! Por favor. J’é t’en prie, il faut que tu m’aides…
- Tiens ! Se dit-il hypocritement. Celui qui a profité de renseignements privilégiés pour me poignarder dans le dos. Carlos ! Carlos où es-tu, mon ami ?
- J’é suis dans les escaliers.
- Les escaliers ! Quels escaliers ?
- Les escaliers conduisant au toit merda !
- Hein ! Quel toit ?
- Lé toit de TFr7, crétine.
- Je ne comprends pas, Carlos. Que se passe-t-il ?
- J’é suis blessé, Tony. Il faut que tu viennes mé secourir. J’é t’en prie.
Troué par deux balles, mais toujours vivant, Carlos gisait en sang sur le lieu de son attentat raté. Affalé sur le béton, le corps en travers des marches, sa vie prenait une tournure tragique à moins que quelqu’un lui vienne en aide et au plus vite.
- Amigo ! Plaisanta Anthony. J’é une problème, là.
- Une problemo ?
- Oui !
- Quel problemo ?
- Où as-tu planqué le trésor exactement ?
- Hein ! Fit difficilement le Colombien à l’agonie. Quel argent ?
- Celui dans les sacs, amigo.
- Mais ! S’exclama Carlos. J’é né pas l’argent. C’est Ari qui l’a.
Calme, cette fois, monsieur Locas prit le temps de respirer à fond. Il consulta sa montre, évaluant ses chances de changer de cap, puis se ravisant il revint à son ami.
Le souffle du chef du cartel de Medellín râlait comme un moribond à l’autre bout de la ligne.
- Je te fais une proposition, avança-t-il. Tu me dis où tu as caché les billets et j’irai te secourir.
- Mais amigo ! Supplia Carlos. As-tu oublié que j’é té sauvé la vie à Margarita ?
- Non ! Répondit-il froidement. Moi, je t’ai dirigé à la Tour de Berne pour découvrir le trésor d’Ari et toi, tu as changé les dollars pour de la monnaie de singe. Tu trouves ça normal ?
Un silence complaisant pour Anthony et lourd de conséquences pour Carlos suivit.
- J’é né comprends pas, amigo.
- Moi non plus, amigo.
Cette conversation venait de prendre fin.