Fier de ce premier candidat, j'exploitai le filon avec acharnement, prétextant crouler sous les demandes quand un nouveau client se présentait. Je n’avais pas le choix d'augmenter la contribution des intéressés, car au lendemain de l’annonce du Jeu Mondial de la Toile avec premier invité, Sir Alex Freego, je me retrouvai avec 248 candidatures pressenties, disposées à verser le prix fort pour passer en deuxième choix. Les plus grands noms et les personnalités les plus en vue se disputaient âprement les émissions à venir. Autant dire qu’une année de production s’en trouvait garantie.
Un nombre d’ouvriers, trop imposant pour les compter, travaillait encore malgré la chaleur, à la touche finale du Palazzo Freego. Partout, ils s’affairaient, ici à l’aménagement paysager, là à la peinture et ailleurs à d’autres installations d’accessoires. Certains nettoyaient les derniers espaces complétés, on lavait les vitres, balayait les trottoirs, testait les éclairages, contrôlait les jets d’eau aux fontaines, astiquait les meubles et vérifiait tous les systèmes électriques. Une véritable usine.
La qualité des matériaux employés pour la construction de cet immeuble concurrençait les plus belles propriétés jamais construites. C’est une cité dans la cité que découvrait Claudi. La Maybach parcourait les sentiers autour de l’élément central ; un édifice de vingt étages tout en verre et largement ouvert en son centre. Le vitrage changeait de couleur selon l'axe, surprenant le regard. Parfois bleu, tantôt vert, puis vermillon ou bien indigo ; un spectacle en soi. La présence de Claudi à l’heure où le soleil créait des brèches sur l’horizon ne pouvait être mieux choisie.