« Le message qui suit est préenregistré, soyez attentif, il ne passera qu’une fois.
Si vous tenez à votre famille et souhaitez retrouver la paix, vous ne serez plus jamais importuné. Voici ce que vous devez faire. Un groupe financier important veut que vous accordiez à Madame Claudi le temps d'antenne qu'elle sollicite. Pour confirmer votre volonté de nous satisfaire, vous communiquerez avec elle dans les plus brefs délais. Si vous ne le faites pas, votre fils et votre femme mourront. Quant à vous : le pire est à venir. Sachez que si vous tentez de recourir à la gendarmerie, des conséquences malheureuses surviendront sans autre avertissement. »
La ligne cellulaire se tut immédiatement après le message. Déconcerté, monsieur Sanschagrin regarda son épouse silencieuse.
- Je ne comprends pas, dit-il, fixant les traits tirés de la mère de Sébastien.
- Quoi ? C’était quoi le message ?
- Claudi ! Fit-il énigmatique.
- Quoi ? Claudi !
- Tu te souviens, je t’ai parlé du rendez-vous que j’avais avec Claudi.
- Claudi ? Tu veux dire : la Claudi ? Bégaya-t-elle.
- OUI !
- Et alors ? Tu ne vas pas m’annoncer que c’est elle qui est derrière tout ça quand même ?
- Si ! Fit-il, plongeant son regard dans celui de sa conjointe.
- Voyons ! Aucune femme ne ferait pareille chose, lui lança-t-elle, désorientée.
Assoupi sur le canapé du salon, le petit Sébastien n’écoutait plus la cassette vidéo de Disney. Reclus dans un silence inquiétant le bambin s’exprimait en bégayant depuis la nuit de cette effroyable scène.
Monsieur Sanschagrin enfila sa cinquième tasse de café. Encore en robe de chambre, malgré les 10 h 30 du matin, il hésitait sur la démarche à suivre. Par chance, il n’avait aucun rendez-vous au programme de sa journée.
- Que vas-tu faire ? Supplia-t-elle.