Entre temps, sur la vaste étendue d’eau qu’est la Méditerranée, la caravelle de Jadmir Burco, moteurs ouverts à plein régime et toutes voiles ouvertes, faisait route en direction de Monaco. La longue traversée du canal de Suez, avec ses éternelles procédures administratives et toutes les inévitables attentes, occupa d’interminables heures à l’équipe de mercenaires de monsieur Burco. Ils étaient impatients d’entrer en action.
Pour détendre l’atmosphère tendue de ses équipiers, le Somalien leur faisait astiquer l’équipement de base de tout bon pirate maritime, s’assurant du même coup que chacun apprenait les rudiments du fonctionnement des armes en leur possession. En tête de liste venait les canons bazooka, capables d’éjecter un calibre suffisamment gros pour percer la carapace d’acier de n’importe quel navire, exception faite des contre-torpilleurs et porte-avions dont le blindage métallique résistait à des impacts encore plus impressionnants. Standard avec l’arsenal utilisé, la lance-grappin et son ancre dentelée permettaient de rapidement monter à bord. Une série d’armes automatiques, dont le fameux AK-47 russe faisait évidemment partie des outils de travail. Des revolvers, machettes et couteaux composaient avec les lance-flammes, les grenades et les coups de poing américains le reste de l’armement obligatoire. Pour garder tous les membres en communication lors de l’arraisonnement d’un bateau en mer, il fallait également ajouter des radios. L’équipe s’exerça notamment aux codes de transmission, dont l’éternel 10-4, s’assurant qu’avec deux syllabes tout le groupe comprenait le même message. Ironiquement, tous ces équipements faisaient partie des objets vendus par monsieur Amy.
Au téléphone avec Anthony Locas, Jadmir apprenait que le Princess Dream avait quitté le port de Monaco pour prendre le large. L’ancien bras droit d’Ari pensa très justement que le patron s’éloignait de la Principauté pour ne pas attirer l’attention des médias, déjà au courant du fait que le propriétaire du yacht était associé à cet évènement extraordinaire qui se préparait et dont tout le monde parlait : le Jeu Mondial de la Toile.
- Quelle bonne idée de prendre le large ! Lança le Somalien. On va lui faire sa fête à ce menteur.
- Oui, reprit Anthony. Ce sera son tour maintenant.