Tandis que Claudi refermait son appareil, elle intercepta le regard intéressé d’Angela qui se trouvait à connaître le directeur de TFr7, Gérard Sanschagrin.
- Dites donc Claudi, ce n’est pas de mes affaires, mais parlez-vous de monsieur Sanschagrin de TFr7 ?
- Oui, vous le connaissez ?
- Ouiiiii… et comment !
- Il n’a pas voulu de notre proposition.
- Mais pourquoi ?
- Je n’en sais strictement rien.
- J’ai rencontré Gérard en plus d’une occasion, je vais pouvoir t’aider…
- Ouf ! Bonne chance ! C’est un mufle ! Échappa Claudi. Oh ! Pardon !
Cette dernière répartie amena un fou rire qu’elles n’arrivaient plus à contrôler. Angela voyait là une autre opportunité de se rendre utile et par la même occasion d’en apprendre toujours un peu plus sur la directrice du Paris Monaco International.
Malheureusement pour la décoratrice et sa protégée, leurs éclats alertèrent les nombreux promeneurs et lécheurs de vitrines qui reconnurent la star de leur émission de télévision préférée. Délaissant leur shopping, elles accoururent avec leurs agendas, leurs papiers et leurs cartes en main réclamer un autographe de la vedette. Ce ne fut pas long que tout un attroupement de la gent féminine assaillît Claudi. Toutes voulaient la voir de plus près pour s’assurer qu’on ne les bernait pas avec un maquillage savant, créateur de beauté factice. Comblées, elles découvraient non seulement qu'elle méritait son titre, mais qu’en plus, elle insufflait un vent de fraicheur avec ses réparties comiques et empreintes de sollicitude. La sempiternelle question sur la disparition inattendue de la série tant prisée du Point de Mire resurgit bien évidemment.
Reléguée à l’écart, Angela mangeait des yeux la belle alors que tous les regards convergeaient vers l’intervieweuse. Jusque-là, elle ne se rendait pas compte de l’impact de Claudi auprès des gens, ne l’ayant jamais vu en pareilles circonstances. Elle en bavait de jalousie. Claudi rayonnante triomphait au milieu des galeries du centre commercial tandis qu’elle répondait aux interrogations qui fusaient de toute part. Déjà, certaines personnes réclamaient qu’elle monte sur la tribune, tout juste à côté de l’escalier central, pour ainsi l’entendre à loisir.
Claudi en profita pour annoncer la venue d’une toute nouvelle émission et lança pour la première fois le nom du Paris Monaco International sur lequel elle travaillait et qui viendrait supplanter tout ce qui se faisait en matière de magazine entourant le monde du spectacle et des vedettes. Elle fit rire l’auditoire improvisé en leur racontant comment elle piègerait ses invités grâce à une percée technologique capable de filmer les gens à leur insu. La voilà, relatant cette savoureuse anecdote où elle avait surpris, pendant les vendanges, le baron Pichon La Doucette en train de fulminer contre son équipe de vendangeurs.
- Imaginez, mes amies, poursuivit Claudi, si on avait vu le groupe se lancer aux visages les grappes de raisin pour protester contre les récriminations de leur patron. Eh bien ! Maintenant, nous pourrons le faire.