Comment l’oublier ? Angela se remémorait les émissions télévisuelles que Claudi avait commises. Elle en bavait d’admiration. Elle aussi se permettrait toutes ces extravagances, si seulement elle avait son âge.
- N’est-elle pas extraordinaire ? Lança l’ex-propriétaire de la villa en pâmoison.
- Oui, oui, corrobora Angela jalouse. Mais c’est quoi, cette maison de production ?
- Je ne dois pas en parler, poursuivit-elle à voix basse.
- Mais que me racontes-tu ? Fit Angela toute mielleuse. C’est entre nous…
- Eh bien ! Continua la dame. Madame Claudi ne travaille plus pour le Point de Mire et est devenue la directrice d’un nouveau magazine.
- Tiens donc ! Accrocha innocemment Angela.
- Oui. C’est pourquoi ils achètent notre villa…
- Pour y établir leur siège social, interrompit madame Williams.
- C’est en plein ça.
- Et comment s’appelle ce périodique ?
- Je ne peux pas le dire…
- Mais voyons, très chère, vous me connaissez, renchérit Angela, je suis muette comme une tombe.
- Eh bien ! C’est le Paris Monaco International.
Cette fois, madame Williams en savait assez. Elle salua poliment son interlocutrice la félicitant pour sa vente et raccrocha sans lui laisser une chance de poursuivre. Voilà la porte d’entrée dont elle avait besoin pour se mesurer à Ariboudine Amy. Évidemment, les deux niais d’Anthony et Carlos ne lui avaient jamais parlé de cette Claudi.
- Ah ! Les hommes ! pensa-t-elle. S’ils n’étaient pas aussi serviables !…
Elle trouva les deux messieurs allongés devant la piscine à grignoter des crudités, accompagnées de croustilles et de bières. Ils tiraient profit de l’invitation, installés tous les deux en roi et maître chez leur hôte comme s’il s’agissait de leur propre maison. Angela interrompit leur conversation en arrivant en coup de vent avec des nouvelles fraîches.