- Bon d’accord ! Entreprit Anthony. On ne t’a pas parlé de Claudi ? On ne pensait pas que c’était utile.
- Vous voulez que je vous aide, lançait-elle en boutade, tout est important.
- Bueno ! Fit Carlos. Nous allons tout té dire à l’avenir.
Le bref regard qu’échangèrent Anthony et Carlos corroborait leurs pensées ; ils ne lui divulgueraient pas tout. Pourquoi le feraient-ils ? S’il est une règle dans le monde interlope qui fait loi, c’est bien de ne jamais faire confiance à qui que ce soit. Ton meilleur ami n’est jamais qu’un traître en devenir si l’occasion lui en est fournie. Cette femme en savait déjà beaucoup sur leur compte. Était-elle digne de foi ? Pourquoi épouserait-elle leur cause ?
- Alors, dit-elle, voici ce qu’on va faire. Je vais me présenter comme décoratrice, à leur nouveau siège social.
- Décoratrice ! S’exclama Anthony. Tu y connais quelque chose ?
- Il se trouve que oui.
- Bueno, bueno ! Approuva Carlos ébahit.
- Excellent ! Seconda Tony, qui n’aimait pas qu’on se substitue à lui en tant que penseur du groupe, mais qui admettait que, faute d’une meilleure idée, celle d’Angela recélait beaucoup de potentiel.
Poussée par son mari, Angela s’intéressa à la décoration et décrocha un emploi à temps partiel avec une grande maison reconnue, siégeant à Monte-Carlo. Elle fit un court stage, mais après le décès de son conjoint se retira, conservant tout de même de bons rapports avec la propriétaire. Celle-ci l’invita à revenir, à sa discrétion, y exercer ses talents.
C’est ainsi que madame Williams proposa, au nom de la boutique Hélène du Matrisac, ses services d'aménagement intérieur pour le nouveau siège social. Elle se présenta comme l’amie de la propriétaire-vendeuse et on l’accueillit à bras ouverts.