L’équipe du Paris Monaco International travaillait de pied ferme à monter le numéro un du magazine et déjà des reporters et leurs photographes sillonnaient les rues de la Côte d’Azur en quête d’idées originales pour surprendre les nouveaux lecteurs. Toujours à bord du Princess Dream, Claudi fignolait avec les graphistes et programmeurs l’allure de l’hebdomadaire ainsi que le site web qu’on comptait ouvrir. L’aspect télévisuel fut relégué au second plan, en attente de trouver un lieu propice à son élaboration.
Je prenais vraiment au sérieux tout ce projet, d’autant plus que j’étais conscient qu’utiliser mon yacht ne pourrait véritablement servir les intérêts de l’entreprise que je chapeautais. J’invitai Claudi à un lunch en ville.
- J’ai une petite surprise pour vous. Lui dis-je. Je pense avoir déniché un local pour y établir notre magazine.
- Quoi ! Vous avez eu le temps de rechercher sur le marché immobilier pour nous ?
- Oui ! Et je crois que vous allez être surprise.
- Vous l'avez trouvé sur internet ?
- Évidemment ! C’était facile.
C’est ainsi que, laissant à regret mon domicile permanent, je conduisis, pour une fois, la Mercedes pour mener Claudi vers le lieu de ma trouvaille. Benny et Timy suivaient le maître dans une voiture de location.
J’avais repéré une villa sur le boulevard d’Italie qui, même si elle ne remplissait pas en ce moment la mission qu’on comptait lui assigner, possédait d’indéniables atouts. La conception, tout à fait provençale, proposait une façade des plus sympathiques avec ses fausses colonnes, ses nombreuses fenêtres en baie, ses galeries décoratives, ses auvents et son aménagement champêtre entourant l’édifice de magnifiques palmiers parfaitement alignés. La superficie de la propriété totalisait 1 800 m2. On y trouvait quatorze chambres, une salle à manger, un bureau, une cave à vins, une cuisine équipée, un cinéma-maison, une verrière et, incomparable luxe ; vingt stationnements extérieurs auxquels s’ajoutaient six parkings intérieurs au sous-sol.
L’inscription stagnait sur le marché immobilier depuis des mois ; les quarante millions demandés pour l’acquérir freinaient singulièrement les ardeurs d’éventuels acheteurs. J’offris trente-cinq millions aux propriétaires pour acheter la propriété, mais à la condition que tous les meubles soient inclus. N’ayant jamais même considéré qu’un hypothétique preneur exige l’ameublement avec son offre, les vendeurs, partant à la retraite, paraphèrent l’entente sans sourciller.